Deux jours dans le Petit Caucase et la montée au col Tskhratskaros (17 et 18 août 2011)
L’idée initiale était de monter (par bonne route) à Alkhatsike, p.e. visiter le site troglodyte de Varzia, et si on a le courage de rentrer à Tbilissi par le petit Caucase. La dernière idée était surement infaisable car trop de km à avaler en trois jours sur mauvaise route, mais même pour la première il y a bien trop de camions roulant vite et n’importe comment sur cette belle route. En plus, on est pas mal fatiguées …

Jour 14 : au plus 900m et 35km entre Borjomi et un champ juste après Bakuriani
Nous nous ferons donc au moins un dernier col, au nom imprononçable de Tskhratskaro qui culmine à 2454m … et qui permettrait ensuite de pénétrer dans les profondeurs du Petit Caucase … voilà, nous montons donc sur une belle route avec peu de trafic dans des paysages de montagnes genre « bucolique ». En tout cas les seuls camions sont des bien vieux Kamaz de l’armée russe (on dirait) qui servent au transport du foin. Encore une région connue pour son eau, à la sortie Borjomi il y a toute une rangée de vendeuses d’eau pour qui les affaires ont l’air de bien marcher, puis plus loin des fontaines où les plus malins remplissent leur coffre gratuitement. Nous n’avançons pas très vite, nous faisons la pause midi près d’un cimetière typique, et nous arrivons presque en fin d’après-midi au petit col juste au-dessus de la célèbre et trrrès touristique station de ski Bakuriani. Ici cohabitent des infrastructures soviétiques (en général simplement à l’abandon) et des constructions récentes – et souvent de goût un peu douteux, disons -- et on rencontre plein des tbilissiens en vacances …
Donc on jouera aussi un peu « touristes » et on achète des drôles de fruits au marché, on mange du pain et des khatchapuri tout frais à la boulangerie qui ne désemplit pas, puis on va se prendre un bon borchtch avec bcp de crème dans un restaurant ukrainien … et on repart finalement quand il serait déjà bien l’heure de se trouver un coin à camper, mais ce n’est pas simple dans ce terrain pentu. On finit par trouver un champ sous la route et on monte la tente à la frontale … et on est dérangé par les camions pendant encore un bon moment. C’est insensé ! On comprendra plus tard.

Jour 15 : 700m et environ 15km de Borjomi au col Tskhratskaro, puis longue descente à Borjomi
En attendant, tôt le matin, c’est plus calme sur la route – maintenant une piste. On reste encore un moment dans la forêt avant que le paysage – et d’ailleurs aussi le ciel -- se dégage un peu. C’est ici que montent les vieux Kamaz pour faire les foins … et c’est aussi que montent les camions de chantier pour maintenir cette piste qui ne mène nulle part, ou presque ? Pas tout à fait nulle part en effet, c’est ici que passe le pipeline qui mène de la Caspienne à la Méditerranée. Donc on comprend aussi le questionnement des gendarmes qui nous doublent à la montée – ici ils n’ont pas peur qu’il pourrait nous arriver je ne sais quel malheur mais qu’on en fasse à leur pipeline chéri.
On fait les derniers km jusqu’au col dans un brouillard de plus en plus épais, et au col quand on aperçoit de loin une cabane, on se dit « chouette, on va se prendre un petit truc bien chaud », mais non, c’est juste la cabane de gendarmes qui contrôlent les papiers d’absolument tout le monde, même du paysan du coin avec ses chèvres qui doit passer tous les jours ; et moi je m’en sors difficilement avec mes trois mots de russe, car j’ai bien devancé Monique depuis qu’on est dans le brouillard – pour en finir et me mettre au chaud ! Et non, au vent dans le brouillard bien épais ! Puis aussi la descente dans le brouillard presque jusqu’à Bakuriani où nous sommes bien contentes d’arriver et de nous réchauffer au soleil qui ressort enfin et avec une bonne soupe dans le restaurant russe de la veille.
Puis une sympathique descente sur la belle route jusqu’à Borjomi.