Jour 7 : juste 25km et même pas bcp de dénivelé pour traverser le col Zagaro, sur une piste un peu pénible
Il fait beau, c’est paisible à Ushguli. Pour profiter de l’ambiance, nous démarrons la journée par une promenade matutinale dans le village qui a un air endormi. En tout cas, nous voyons plus de cochons que de personnes, et nous avons un mal fou de trouver un troquet ouvert pour boire un coup avant d’affronter la route. Partout on voit l’imposant Shkara (5068m) qui domine le village. Quand nous disons au revoir à « tante Lola » elle aurait presque les larmes aux yeux, elle partirait p.-e. bien de ce coin perdu.
La montée au col commence par un bon raidillon, je dirais que le 4x4 c’est indispensable. Ensuite, la route est meilleure, la pente plus douce, seulement de temps en temps un petit passage raid et caillouteux qu’il faut passer en force. On ne voit aucune bête dans les immenses pentes herbeuses et fleuries, juste quelques personnes qui fauchent quelques petites parcelles. Pas de trafic non plus. Juste un vieux camion bleu qui insisterait presque pour nous emmener ; en nous disant que c’est trop dur de passer le col en vélo. Puis descend tout un convoi de 4x4 ; une délégation française en « mission ». Pause midi au col Zagaro (2623m) juste avant que les nuages nous cachent la vue sur le Ailama et/ou le Tsurungali. C’est le point le plus haut de notre périple, ce qui est finalement pas bien haut pour un massive avec des sommets à plus de 5000m. La descente est très mauvaise mais les prés incroyablement fleuris, encore bien plus que de l’autre côté. On devine les montagnes enneigées entre les nuages. Nous nous arrêtons tôt, justement avant de plonger et perdre la vue sur les montagnes. Juste à côté de la route, mais les nuisances sont limitées : d’abord c’est la délégation française qui repasse et nous invite à une méga supra à Lentekhi, puis deux géorgiens perdus qui nous foncent dessus pour nous demander le chemin pour Lentekhi en espagnol, et en nous offrant des fleurs. Personne d’autre, pas un seul « brigand svane ».

Jour 8 : 55km de descente (essentiellement) sur Lentekhi
Le matin il fait grand beau comme prévu. Mais la tente est bien trempée dans cette herbe haute, et le soleil tarde d’arriver, nous avons donc tout le temps pour admirer le paysage. A peine parties, nous nous faisons doubler par un convoi de 4x4, cette fois des israéliens. La route n’est pas bonne, il y a des gros trous, des descentes en escalier, … puis ce convois de 4x4 n’arrange rien, ils avancent plutôt encore plus lentement que nous et il faut attendre ou rouler dans les pots d’échappement. Quand on se trouve à un moment devant tout le monde, on se dit « ils ne nous doubleront plus », et on fonce. Les vélos n’ont surement pas trop aimé mais on les sème bien au début. On rencontre un couple de cyclistes italiens, de Bozen, qui font la traversée dans le sens inverse, dommage, on n’a pas le temps de bavarder, on fait la course. Puis la pente s’adoucit, puis il commence à avoir des petites montées, et là c’est plus les vélos qui sont avantagés. J’appuie sur les pédales et je résiste sur quelques montées en prenant bien mon avantage dans les descentes, mais au premier village (ou était-ce au 2me, à la buvette ?) on laisse passer tout le monde. Puis c’est plus calme et aussi plus roulant, on traverse beaucoup de villages, et il fait chaud. A 15km de l’étape, nous nous arrêtons à une buvette/shop où les amateurs de petite mousse défilent. C’est dur de repartir, heureusement l’étape n’est pas loin. A l’entrée de Lentekhi on tombe sur une belle route goudronnée à deux voies séparées, la transition est brutale. Mais il y a une seule auberge, très sympathique, où les gendarmes nous emmènent gentiment, et où nous retrouvons quelques touristes italiens déjà rencontrés sur la route juste avant d’arriver sur Lentekhi.