Le but initial est de trouver quelques pommes du pin Cembra pour en faire des boissons enivrantes. Je n’en trouve pas une seule.
Mais après un peu de lecture sur cet arbre remarquable, il vaut de toute façon une petite visite et quelques photos. Il ne fait pas grand beau mais j’échappe à la pluie (annoncée), c’est des conditions de mi-juin, c’est vert, très fleuri, il y a encore des « Bon Henri » (miam) et des Laitues des Alpes, c’est beau et il n’y a presque personne à quelques pas de Chamrousse – sauf un trail qui passe dans le coin mais je croise seulement quelques coureurs à la fin de la descente.
Le but de la balade est donc pinus cembra, le pin d’Arolles (Arve ou Zirbe ou Zirbelkiefer dans d’autres patois). A Chamrousse se trouverait la population significative la plus occidentale de ce pin de montagne (il pousse entre 1500 et 2500m). Il a une croissance extrêmement lente, surtout au début, tant qu’il ne dépasse pas significativement la couche de neige, selon des sources en français : 15 ans pour les premiers 20cm, 35 ans et plus pour atteindre 2m, et 150-200 ans pour atteindre « le maximum d’accroissement moyen en volume » (tout le monde a compris je suppose – pas moi), puis il vie jusqu’à 7 ou même 10 siècles. Dans les documents en allemand je ne trouve pas confirmation de ces chiffres, seulement : croissance lente, première fructification a plus de 50 ans, puis tous les 6 a 10 ans, pour le bois il faut patienter 200 a 250 ans. Donc même sur des sujets où ça devrait être simple faut prendre les documents sur internet avec bcp de pincettes. Ce n’est pas les seules affirmations contradictoires sur lesquelles je suis tombée.
Pour le distinguer des autres pins de montagne, le plus simple c’est de regarder les aiguilles qui sont par groupes de 5 et non par 2, et qui sont très fines, vert foncé presque un peu bleu. Puis en printemps il y a les fleurs mâles très rouges bien caractéristiques, et les cônes bleu, compacts, lourds et pleins de pignons … mais voilà, je n’en ai pas vu un seul, sauf de retour à la maison en zoomant sur une des photos …
Je joins deux documents, un article de 1968 et un exposé par Jean-Paul Theurillat (U. Genève), les liens wikipedia sont faciles à trouver.