Jour 6 : Husafell – Reykjavik (12 juin)
Le matin il fait grand beau (toujours du vent par contre) et le camping dort encore (sauf une anglaise qui doit avoir dans les 65 ans et qui voyage seule), les islandais ont fait la java toute la nuit. Je suis un peu indécise sur ce que je peux faire ici finalement. Pas question de monter bien haut, a 5-600m il y trop de neige, et les sommets un peu intéressants (Strutur ou Ok) sont à plus de 900m. Jusqu’a Husafell l’ambiance a été « champêtre », avec des prés bien verts et de la forêt d’une sorte de boulot (pas les nôtres, les photos du bouquin suggèrent « boulot nain » même si les arbres ici font tout de même jusqu’à 3-4 mètres). Au-delà c’est les champs de lave puis plus haut la glace à perte de vue. C’est beau, c’est impressionnant, mais c’est désespérant de vouloir marcher là-dedans, surtout sans chemin. Même s’il y a des petites fleurs un peu partout.
Je m’en vais donc d’abord explorer cette grotte dont ils parlent dans tous les guides. En fait, c’est des longs tuyaux creux (dans la partie que j’ai vue le plafond fait entre 5 et 7m au moins) qui se sont formés quand la coulée de lave se refroidissait, je ne comprends pas trop comment. J’en fais un petit tronçon seulement, il fait extrêmement noir là-dedans et la lumière de ma petite frontale est complètement engloutie par cette noirceur. Il y a des dépôts cristallins de couleur argent (je crois) qui sont beaux, mais il faudrait plus de lumière pour vraiment apprécier. La grotte fait plusieurs km, mais le panneau annonce au moins 7 sorties, donc je me dis que cela n’engage pas trop. Mais la 2me sortie ne passe déjà pas (il faudrait un bout de corde, ou au moins ne pas être seule – je glisse et j’ai eu très chaud, mais bon, avec un peu de persévérance ça finit par passer ; évidemment, j’étais rigoureusement seule dans le coin).
Puis je décide d’explorer la route 550 qui rejoint Thingvellir et qui doit être très belle. Elle est assez haute (un col dans les 700m) et passe entre plusieurs glaciers. Bien sûr elle est encore fermée et de toute façon seulement pour des 4x4. Mais il y a une route qui s’approche du Langjokull, je me demande bien à quoi elle sert. Je vais don voir. Et voilà, au bout de cette route (que je ne peux pas suivre en voiture jusqu’au bout, car il y a des courts passages avec un peu de neige, et je suis bloquée au premier) il y a une sorte de refuge, et comme au Snaefells, les islandais viennent ici pour de promenades sur le glacier, en motoneige ou en ratrack aménagé pour le transport d’une quinzaine de personnes (je dirais). Puis des chiens de traineau qui attendent qu’on les promène. Je suis bloquée la, car au-delà, c’est vraiment la neige, le glacier, et il faudrait les skis ; le glacier est immense, et il n’y a presque pas de nuage à ce moment.
En revenant vers Husafell, je trouve un endroit pour laver des voitures : un tuyau avec une brosse au bout, juste ce qu’il me faut pour pouvoir rendre cette voiture dans un état un peu potable. Puis, il faut déjà songer à rentrer sur Reykjavik pour pouvoir me promener un peu en ville et pour acheter quelques petits trucs. Je m’arrête encore au Hraunfossar et finalement j’y passe pas mal de temps car il y a pas seulement les chutes très esthétiques mais aussi plein d’autre petites choses, des formations de lave (encore à perte de vue), des fleurs, en particulier de la mousse bien verte, et des angéliques (encore bien petites, mais elles feront bien 1m50 ou 2m plus tard, ce sont des vraies), des beaux boulots tordus, c’est très beau ici, malgré le monde qui finalement s’agglutine surtout vers les belvédères pour les chutes.
Puis je rentre presque directe (encore quelques tentatives de photographier des cygnes qui se promènent en quantité dans les prés, il y a aussi des oies, mais elles m’échappent toujours totalement, quelques paysages et des chevaux islandais dont un beau comme tout). Juste avant Reykjavik, je dois encore faire une sieste, je ne veux pas risquer un accident, et de toute façon ça fait du bien. Reykjavik est finalement assez champêtre, même en plein centre-ville (d’ailleurs c’est ici d’ailleurs qu’on trouve les plus gros arbres).
Je vais manger dans un restaurant de poisson recommandé par le patron de mon guesthouse, et c’est un bon choix. C’est plein et il y a surtout des islandais. Je mange ce qu’ils appellent du catfish (du poisson-chat) et c’est en effet du loup de mer : c’est bien moche, mais c’est très bon, très tendre et avec un goût très fin. Puis, il reste à faire la valise et mettre le réveil à 4h, c’est la fin du voyage. Finalement c’était bien, même si je n’ai pas suivi mon plan initial. Le vélo aurait été rude, disons le suivant : du vent c’est ok, de la pluie c’est ok, du froid c’est ok, mais les trois ensemble ça fait un peu trop ; ou il faut au moins être plusieurs pour pouvoir se donner du courage.