Jour 3 : Isjafordur -Holmavik (9 juin)
Il ne fera pas très beau aujourd’hui, quelques apparitions du soleil, mais rares, puis un peu de pluie mais pas les catastrophes annoncées. Mais quelle journée intense !
Nous partons assez tard après un bon petit déjeuner à l’auberge. Les montagnes sont moins hautes ici, le paysage moins impressionnant. Mais la côte est magnifique. Partout des oiseaux, toutes sortes, j’identifie de façon sure les mouettes bien sûr, des pluviers (aussi plusieurs sortes), des sternes, des cygnes, des Eiders, des oies, puis d’autres mais j’ai oublié. J’essaie de faire de photos, mais ces bêtes ne sont pas très coopératives, j’ai quelques bêtes qui s’envolent c’est tout. Surtout les Eiders, ils partent à peine qu’on sort de la voiture (voir avant).
Nous passons par un endroit avec une table et des jumelles (à la disposition des voyageurs) et effectivement il y a des phoques dans l’eau, puis ils se prélassent sur les rochers pas loin de la plage. Pas de baleine en vue, mais bon, c’est vrai c’est un coup de chance de les voir.
Puis, nous passons par une série d’aires de nidifications. C’est seulement à la dernière que je m’en rends compte, mais ces épouvantails que nous apercevons partout servent à éloigner les prédateurs, je suppose corbeaux et corneilles surtout (car il n’y a pas de jardins, au plus un peu de rhubarbe de temps à autre). Je sors pour voir : c’est impressionnant, des nuages de sternes (qui ne m’attaquent pas cette fois-ci mais se mettent tout de même debout au-dessus de moi). Les canards et les oies s’envolent toujours aussi facilement, mais ils laissent leurs nids, donc j’ai tout loisir de voir les œufs. D’ailleurs, il faut vraiment faire attention de ne pas marcher sur les nids, il y en a tant, et ils ne sont pas très visibles.
L’idée initiale était – malgré nos chaussures pas vraiment adéquates --de faire un détour pour s’approcher du Dragnajokull et de monter sur le plateau pour voir le glacier de près, mais il fait tellement gris dans le nord et au-dessus de 200m d’altitude, que nous décidons de ne pas insister ; on aurait rien pu faire de toute façon, vu la quantité de neige, nos chaussures, le vent de nouveau assez fort et la menace de pluie.
Nous faisons étape à Holmavik. Les deux auberges ont le même propriétaire, et c’est assez plein. Mais il y a encore une chambre.
C’est encore tôt (disons 4 ou 5h, je ne me souviens plus trop) et nous décidons de marcher un peu en longeant la côte sur le chemin indiqué sur le dépliant que nous trouvons à l’auberge. Il se met à pleuvoir et nous faisons d’abord un petit tour au musée de la sorcellerie. Nous y allons pour rire, et nous y lisons plutôt des bouquins (sur l’art de lire les runes et sur les procès de sorcellerie en Islande, c’est instructif et parfois croustillant ; puis sur les curiosités de la cuisine islandaise, ces eaux-de-vie imbuvable, les couilles de béliers, du requin préparé bizarrement, etc ). Le gardien du musée – un drôle de gars -- nous propose tour à tour de ce requin bizarre justement (moi j’ai gouté, Melissa n’a pas osé, et elle a eu raison : l’odeur n’est pas très forte, pas désagréable d’ailleurs, c’est assez caoutchouteux, le gout n’est d’abord pas très fort non plus, puis un arrière-gout un peu comme un fromage de chèvre pas désagréable mais persistant. Et surtout j’ai l’impression que c’est un coupe-faim formidable, ce truc m’a pesé sur l’estomac toute la soirée, voir plus longtemps encore), du skyr (c’est une sorte de fromage blanc, si j’ai bien compris, et c’est bien sûr très bon – on avait parlé de ca avec Melissa car elle l’a pris pour du yaourt et elle se demandait ce que ça pouvait être puisqu’on lui disait que ce n’était pas du yaourt), puis du poisson fumé (du lompe, une sorte de poisson plat), très gras, fort bien, mais un peu pesant sur l’estomac aussi. En plus, il nous en donne tout un morceau (que j’aurais dû emmener car Melissa n’en voulait pas – malheureusement, il est resté au frigo le matin ; je suis sure que Raphael et Pierre auraient aimés). Puis pour rigoler, nous lui demandons s’il y a encore des sorciers en Islande, sur quoi qu’il nous sort un magnifique costume de sorcier (une croix fait partie de l’attirail et on lui demande pourquoi ; la réponse est que « bien que les sorciers ne soient pas catholiques, c’est un principe de précaution, mieux vaut le respecter, si jamais il existerait quand même »). Puis il nous indique une piscine naturelle toute proche (à Laugarholl).
Puis nous partons pour la balade. Il pleut presque mais c’est l’heure où il y a plein d’oiseaux, encore des canards, des oies, des pluviers, des sortes de bécasses, des huitriers et des lagopèdes. Il n’y a plus beaucoup de lumière (il fait gris) et quand je tombe sur des oiseaux qui se laissent approcher l’appareil tombe en panne de batteries. Zut!
Puis au (unique) restau de la ville, nous partageons une pizza aux queues d’homards et à la roquette qui s’avère délicieuse (avec de la pâte un peu épaisse, très bien levée comme on fait à la maison). Quand nous sortons c’est 10h passé. Nous décidons de nous baigner malgré la pluie (presque de la neige maintenant). C’est à 30km, la route n’est pas goudronnée, et il faut passer un col a 300m).L’eau est tellement bonne (ils disent 42 degré, et c’est p. e. vrai, il faut sortir quelque chose de l’eau pour ne pas étouffer). Nous y restons plus d’une heure à bavarder et à se prélasser dans le pool (warning : y aller dans la journée doit être assez nul, le pool est coincé entre un hôtel et une piscine, mais la nuit quand il n’y a plus personne, c’est sympa, et dans le pool on ne voit ni l’hôtel ni la piscine). Nos habits n’étaient pas bien abrités de la pluie, mais nous sommes tellement réchauffées que ce n’est pas un problème. Au retour, la neige tient presque au col et nous arrivons à l’auberge vers 1h. Tout le monde dort déjà.